Amnémosyum


Rejoignez le forum, c’est rapide et facile

Amnémosyum
Amnémosyum
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Songes d'AO

Aller en bas

Songes d'AO Empty Songes d'AO

Message par Amnémosyum Dim 22 Nov - 2:32



Signature
........... "Pousses-toi de mon Soleil." DiOGène ...........
Og, l'orc ancien aspect démoniaque du Mage Ogyart
Ma'bh, le Mahā-bhāra-ātman ou l'ātman, l'aspect divin élevé à la chlorophylle
Amabhéus, apprivoiseur de rêves et de magies primordiales.

... ... ...



Lune de Jour et Soleil de Minuit



Nadir & Zenith





Les images se surimprimaient, les arbres d'un vert étonnant apparaissaient et se superposaient jusqu'à devenir jungle foisonnante et impénétrable d'où s'exhalait un parfum vertigineux d'attirance et de danger. Les couleurs vibraient comme au commencement des mondes, l'air limpide donnait une netteté singulière à la scène, semblant la sortir d'un temps d'avant le temps des hommes, bien avant que leur histoire ne soit une préhistoire. Une époque mythologique, le rêveur le sentait, celle de la Grande Magie.

Le soleil glorieux du Zénith laissait couler sa lumière liquide à travers les frondaisons cyclopéennes, et les troncs, bien qu'alanguis de lianes, se tendaient vers l'astre majeur. Pourtant sans que le temps ne s'écoule de manière perceptible, la lune du jour, ronde et blanche comme l'argent, vint se glisser auprès de son céleste amant. La rencontre des deux globes lumineux dans ce ciel trop pur était l'apogée du moment. Et lorsque celle-ci passant devant lui éclipsa la clarté du monde, alors la protection de la forêt se fit soudain menaçante.

Le décor était à couper le souffle mais les acteurs apparaissaient bientôt. Les fleurs comme les corolles des papillons fermaient leurs ailes, tandis qu'eux se posaient, pétales que seul le souffle du vent faisait encore frémir, dans cet instant suspendu où ni plantes ni bêtes n'osaient plus respirer. Les bêtes magiques et les êtres plus évolués, agités, effrayés, ou bien saisis statufiés dans l'effroi, les oiseaux aux multiples couleurs éclatantes et maintenant éteintes ... Les bruissements, cris et appels, disaient le bouleversement du jour devenu nuit sans préambule.

Les créatures pensantes des gobelins aux géants, du plus petit farfadet à l'orc le plus menaçant, toutes ressentaient l'oppression formidable qui avait saisi le monde, et A'bh et Ma'bh dans le rêve commun aussi. Pourtant la chlorophylle plus lente dans ses réactions tentait de puiser dans l'humus noir du sol l'assurance que ce n'était pas encore Ragnarok, dans le sombre Nadir le réconfort face aux cieux tout aussi sombres.

Des torches alors s'allumèrent éclairant les lieux, et dans leurs jeux d'ombres et de lumières A'bh cru reconnaître les contours d'un temple étudié voilà longtemps, alors que l'ātman voyait dans l'encerclement des fûts géants de bois noirs celui d'un Stonehenge intemporel.

Les elfes se tenaient là, accompagnés de créatures plus petites et plus étranges encore, de rares hybrides annonçaient ce qui pourrait être un jour les prémices de l'humanité, et d'eux naîtrait les lointaines lignées de druides, les futures castes de prêtres. Ma'bh Og ne pouvait que deviner tout cela dans son propre rêve.

Au centre de cette clairière devenue temple végétal se dressait l'ent, et comme tous ses semblables indiscernable en genre, si ce n'est celui de l'essence de l'arbre dont ils assument la vie.
Les images s'entrechoquèrent à nouveau, du rituel des elfes pour sortir lea dryad de son arbre de vie, et créer le lien entre celui qui était au centre avec l'arbre-gardien et l'androgyne et verte créature anthropomorphe.

Par Morgane, Nimue et Merlin qui n'était pas encore de ce monde, l'elfe réalisait maintenant l'antique magie et le rêve devint sensation plus que vision, réveillant par la même les dormeurs dont les lèvres entre-ouvertes murmuraient encore des paroles insensées dans une langue inhumaine.

Les dernières visions apparaissaient dans l'esprit d'Amabhéus, sous des formes végétales de créatures qui semblaient plus proches de son ātman verdoyant que de lui. Mais une intime conviction se faisait au plus profond de lui que ce monde là remontait aux ancêtres de ses ancêtres. Et que sa venue sur l'archipel avait éveillé la magie atavique du sang, bouleversant ainsi l'hindi blanc qui ne voulait pas de l'héritage impur des barbares occidentaux. Pourtant l'évidence était là, et l'image s'était gravée en lui.

A'bh devait maintenant puiser dans toute les ressources que sa culture lui avait donnée à travers une vie d'ascétisme et de rituels hindous. Il espérait que ces racines là l'aideraient à assimiler le reste sans devoir perdre son identité indienne.







L'Âme Tigre et Loup




En contrebas, entre les roches et les arbres tordus par le vent, une brume bleue prenait forme. La silhouette se glisse vers un bosquet un peu plus dense à l'abri du jour.

Alors que la nuit tombe, couvrant la montagne de son ciel d'étoiles à la nouvelle lune, la vapeur cyanée s'élève au-dessus des arbres. L'esprit du loup habite l'âme de celui qui se prépare à continuer son voyage dans les ténèbres et les chuchotements des bêtes nocturnes.
Sortant à découvert, il se place bien à l'aplomb de l'ermitage, dressé sur une haute pierre, et lance un appel long, déchirant ainsi la fausse paix de la nuit.
-«Hwouuuuuuuuuh!»

Il attend un moment, le regard vers le haut, puis s'élance s'évanouissant entre les ombres. En paix avec le monde, il court souplement vers demain, pleinement conscient de l'humus sous son pas élastique, des frôlements entre les branches, et des senteurs fortes de la nature. Rapide, l'esprit du loup se coule dans la nuit.

Le rêve avait été terrible et merveilleux.

Les litanies berçaient encore son âme, et parmi les délicates modulations, tout autant que les rauques onomatopées, il entendait le chant du monde, de son monde, perdu depuis longtemps. Les langues elfiques, et autres idiomes magiques naîtraient de ces mélopées organiques, et d'elles découleraient bien plus tardivement les gaéliques et les langues d'Avalon, et de Brocéliande.

Les antiques légendes faisaient partie d'un folklore familiale, qui restait réservé aux intimes. Au milieu des rouleaux de prières, des mandalas élaborés, des rituels tantriques sculptés dans les pierres des temples, sa lignée conservait de vieux manuscrits emportés par delà les mers par ceux qui les premiers s'étaient installés au Cathay. Ces trésors poussiéreux ne ressortaient que pour l'éducation des plus jeunes, un peu comme des contes et légendes exotiques, venus d'un pays de brouillard, ou l'air avait le frisson froid des fantômes et des faeries. L'éducation indienne formait un cocon, à l'extérieur, et tout autant au foyer, ainsi les petites graines celtiques n'avaient jamais germé. Pourtant le terreau de la mémoire les avait préservées.

Depuis son réveil, et sa prise de conscience, les visions, les souvenirs et les rêves apparaissaient, fantasmagories insaisissables, mêlant les somptueux paysages de la jungle aux personnages des contes arthuriens. Et dans ses nuits au sommeil agité, des brumes d'Albion sortaient des tigres, feulant de concert avec les barissements et les cris des oiseaux des forêts tropicales.

A moitié engloutis des Taliesin du passé psalmodiaient au rythme des ragas indien, lancinantes mélodies enroulant leurs ophidiennes répétitions au verbe qui faisait ressurgir ce qui avait été abandonné. Là où Morgane trouvait son chemin jusqu'à l'île enchanté, un cobra à six têtes se dressait, sphinx imprévu, accueillant le dormeur. Et du lac sur lequel Viviane veillait, des gavials et des makaras surnageaient, monstruosités au service de l'eau sacrée, et de sa déesse.

Les plaques tectoniques de la personnalité d'Amabhéus Oggyart s'entrechoquaient, provocant des vibrations dont il ne connaissait pas encore le solfège.

Était-ce là qu'étaient apparues les premières failles, avant le séisme qui avait courcircuité sa magie et son intellect, laissant une brèche ouverte où s'engouffraient depuis les souvenirs oubliés dans leur chaos splendide. Était-ce la raison de ce surplus d'enfance que concrétisait Og au dépend du mage qui avait été proche de la Singapore. Était-ce cela qui avait brisé la statue de lui-même, pour le faire renaître.

Comme une prière ou un mantra, Amabhéus se concentrait sur les quatres visages de Brahmâ, et méditait sur celui qui jamais n'est visible, caché toujours derrière celui qui, vous faisant face, l'occulte complètement.

L'âme du loup et du tigre étaient maintenant ses supports de voyage magique, créatures oniriques et montures initiatiques, se mouvant entre les mondes. Loup la nuit, félin le jour, il redevenait solitaire, s'écartant des communautés humaines, et se recentrant sur ses perceptions et ses visions.

Il avait choisi de reprendre son errance, et de voyager seul. Ni le loup, ni le tigre en lui, n'était fait pour la compagnie des hommes il le savait. Retrouvant ses instincts sauvages, il se camouflait. Ma'bh était en dormance pour une floraison hors saison, et Og avait toujours les zhyls. Amabhéus, lui, tâchait d'analyser ce qui lui arrivait, maintenant que cela avait éclos en pleine conscience. Il retournerait aux humains quand l'heure serait venue.
Amnémosyum
Amnémosyum
Admin

Messages : 68
Date d'inscription : 21/12/2019

https://amnemosyum.forumactif.com

Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum